En Afrique, l’enjeu et les attentes sont simples : la création d’emplois, en particulier pour la jeunesse. Avec ses 14 millions d’habitants, au Sénégal, les pressions sur le marché du travail se font ressentir chaque jour : un taux de chômage qui frôle les 12,2% chez les jeunes sénégalais et des attentes très fortes en matière d’insertion – en particulier des cadres les plus formés. Car au Sénégal, le taux d’insertion des sénégalais diplômés ne dépassent pas les 35%. Avec pour conséquence une surreprésentation du secteur informel – jobs faiblement rémunéré – dans l’économie sénégalaise.
A Dakar et plus largement au Sénégal, reconquérir un destin professionnel peut et doit passer par la création d’entreprise durable, pouvant servir de modèle à toute une génération : c’est le défi que veut résoudre l’écosystème local.
Face aux freins professionnels qui fragilisent une économie qui chaque année forme plus de jeunes qualifiés (les universités sénégalaises sont parmi les mieux classées du continent, l’université Cheikh Anta Diop arrivant à la 13ème position du classement 4icu.org, devant les universités Ghanéenne -Accra- et nigériane -Ibadan-) qu’elle ne crée d’emplois, et si la multiplication de startups étaient la solution en Afrique ?
A Dakar depuis le début de mon projet en mai 2014, j’ai eu la chance de pouvoir passer du temps au CTIC Dakar, l’incubateur sénégalais lancé en 2011 et qui est aujourd’hui l’un des acteurs de références dans l’écosystème, aux côtés d’autre acteurs comme le coworking space Jokkolabs ou encore par exemple Synapse, l’autre incubateur de Dakar. L’ambition du CTIC ? En plus d’incuber une dizaine de startups – dont certaines sont passées du stade idée à celui de gazelle à forte croissance en seulement 2 années- contribuer à bâtir et animer les communautés sénégalaises en organisant des évènements comme le TEKKI48 – un Startup Weekend adapté aux couleurs et spécificités locales. Egalement un bon moyen de sensibilisation à l’entrepreneuriat technologique et aussi pour sourcer de futures startups. A l’issue de la compétition, les 3 meilleurs projets seront accompagnés sur 3 mois au sein du CTIC, notamment sur l’appui à la conception de business models. Si elle sont vraiment viables, elles pourront participer à notre programme d’accélération sur 6 mois – Buntu Tekki (la porte du succès en Wolof).
Interview avec Eva Sow Ebion, responsable de la communication au CTIC Dakar et coorganisatrice du TEKKI48.
[su_spacer size= »30″]
Hello Eva ! En quoi consiste le TEKKI 48 ?
TEKKI est une initiative qui a deux années maintenant et qui consiste à créer et booster votre idée de startup en seulement 48 heures. Le concept est simple : sur deux jours des équipes se réunissent autour de projets sélectionnés en amont – près d’une trentaine, parmi lesquels nous n’en sélectionneront que 10. Et ce sont ces 10 projets qui seront mentorés et accélérés durant ces 2 jours. A l’issue du TEKKI48, 3 projets sont donc récompensés par un financement et par l’accompagnement de l’incubateur CTIC.
[su_spacer size= »30″]
Comment se déroulera le TEKKI48 ?
Le TEKKI48 démarre le vendredi 13 juin après midi avec une cérémonie officielle d’ouverture, ce qui nous permet de mettre en avant les partenaires et les sponsors, mais aussi de pouvoir mettre l’accent sur les problèmatiques que nous voulons développer selon les régions où nous nous rendons. A l’issue de la cérémonie officielle, nous sélectionnons nos 10 équipes, et les porteurs de projets non sélectionnés vont rejoindre les autres équipes. Et dès le lendemain matin beaucoup de mentorat pour accompagner et conseiller les jeunes entrepreneurs en herbe sénégalais. Les mentors sont là toute la journée, il s’agit de professionnels très expérimentés, et répondront aux questions des porteurs de projets et étudiants. A l’issue de la première journée des délivrables sont déjà attendues : un business model canvas et un premier plan d’action. Rendez vous ensuite le dimanche avec comme livrable, un business plan, un plan de trésorerie et un pitch final devant le jury.
Comment le TEKKI48 se distingue des Startup Weekend classiques ?
TEKKI est un mot wolof qui signifie succès. Il nous a semblé important que les participants s’approprie le concept, et s’y reconnaisse. Nous mettons vraiment la priorité aux spécificités locales : le TEKKI48 doit servir à résoudre à problèmes locaux. Par exemple, le TEKKI48 Zinguinchor en Casamance nous mettons l’accent sur l’agriculture et le tourisme. A Dakar, nous mettrons en valeur les projets technologiques : idée d’application mobiles, géolocalisation, e-commerce, etc.
'#TEKKI48 : La compétition qui veut accélérer les idées de startups au Sénégal' has no comments
Be the first to comment this post!