Kenya : M-Kopa, la start-up qui éclaire les bidonvilles de Nairobi

Article paru en premier dans LesEchos.fr, partenaire éditorial de StartupBRICS dans le cadre du projet #TECHAfrique.

Des chiffres à faire rougir d’envie n’importe quelle start-up en quête de croissance exponentielle : “nous enregistrons en moyenne 15.000 nouveaux clients par mois” explique Chad Larson, le directeur financier et cofondateur de M-Kopa, durant la visite des locaux de sa start-up, à Nairobi. A quelques centaines de mètres de là se trouve le iHub, l’espace technologique de référence du Kenya. Dans un spacieux entrepôt blanc, située dans une belle cour intérieure, l’équipe commerciale de M-Kopa centralise la vente des kits solaires. Une centaine d’employés, “headsets” bien accrochés à leur tête, doivent réaliser 40.000 transactions par jour dans un joli brouhaha. Il règne une ambiance de petite salle de marché au moment de la clôture. Nous ne sommes pas à la bourse de Nairobi, mais l’ambiance y ressemble. Chaque minute, les agents commerciaux rechargent les forfaits solaires pour les clients sur des périodes allant de 3 à 20 jours (un modèle économique que l’on appelle le « pay as you go »), ouvrent des nouveaux comptes ou font la promotion des derniers produits comme la télévision solaire M-Kopa 400, qui fait déjà un tabac. Les ventes quotidiennes – réalisées dans leur immense majorité via l’application de paiement mobile M-Pesa – sont “monitorées” à travers différentes courbes qui apparaissent sur des écrans plats fixés en hauteur. Où en est arrivé M-Kopa aujourd’hui depuis son lancement à très petite échelle ? Chad Larson, qui a co-fondé la start-up en 2010 aux côtés de Jesse Moore et de Nick Hugues revient sur l’histoire de leur innovation qui apporte quotidiennement une électricité frugale, décarbonée et décentralisée à presque 400.000 africains de l’Est.

Devant le siège de l’usine M-Kopa à Nairobi – Samir Abdelkrim

Quelles sont les innovations technologiques derrière le produit M-Kopa ?

Rétrospectivement, nous sommes des précurseurs des objets connectés, un concept qui était totalement méconnu dans les années 2009, 2010, à l’époque ou moi et mes cofondateurs Jesse Moore et Nick Hugues lancions M-Kopa. Nous connectons en effet plusieurs secteurs grâce au téléphone mobile, celui de l’énergie – dont l’accès représente un énorme problème en Afrique – et celui du “mobile banking” (qui en soit combine deux univers, les télécommunications et le secteur bancaire). Avec le téléphone mobile, tout le monde au Kenya – et notamment les personnes non bancarisées – peuvent envoyer et recevoir de l’argent par SMS à travers M-Pesa, peu importe la distance qui sépare les individus, ce qui était impossible avant le milieu des années 2000. Notre clientèle fait partie de la base de pyramide africaine et donc nous incluons du micro-crédit dans notre modèle économique en collectant de toutes petites sommes d’argent en échange d’un accès à l’énergie solaire qui est “libérée” dès qu’un paiement est envoyé vers nos serveurs. C’est ce que l’on appelle le “pay as you go”.

Pouvez-vous décrire ce modèle de « pay-as-you-go » sur lequel M-Kopa se rémunère ?

Je donne un exemple, si le client achète en une seule fois 20 jours d’énergie, dès que nos serveurs enregistrent le paiement, le kit solaire qu’il a en sa possession reçoit de nos serveurs le signal qu’il peut “libérer” l’énergie pendant 20 jours. Si à la fin des 20 jours, le paiement n’est pas renouvelé alors nos serveurs enverront un signal d’arrêt et l’appareil s’arrête de fonctionner, la carte SIM sera désactivée. Notre avantage avec la technologie M-Kopa, c’est qu’au bout d’un certain nombre de jours payés, une année, le client devient propriétaire du kit solaire et ne nous doit plus rien.

Comment êtes-vous passé de la simple idée au produit scalable ?

C’est grâce à l’expérience de notre cofondateur, Nick Hugues, que nous avons pu aller très vite en intégrant notre technologie sur la plateforme de paiement M-Pesa. Nick Hugues est en quelque sorte l’architecte de la technologie de paiement M-Pesa qu’il a conçu du temps où il travaillait comme consultant chez Vodafone (la maison mère de Safaricom, propriétaire du service M-Pesa) aux alentours de 2005. Donc, en 2010, nous avons démarré nos tests sur 300 prototypes de kits solaires rudimentaires. Pour chacun des kits, nous avons “bidouillé” des cartes SIM que nous avons inséré à l’intérieur des kits solaires pour pouvoir déclencher les paiements via M-Pesa. Puis nous avons distribué ces 300 kits à 300 volontaires kenyans vivant sans électricité. (…)

Pour lire cette article dans son intégralité, rendez directement sur Les Echos, notre partenaire éditorial !


Consultant, Blogueur et Fondateur de StartupBRICS (www.startupbrics.com), Samir Abdelkrim a lancé #TECHAfrique en avril 2014 : une aventure entrepreneuriale à la rencontres des startups africaines et des acteurs qui font battre le pouls de l'Afrique 2.0


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