Retour sur le Tekki48, le Startup Weekend « Made in Senegal »

photo famille tekki48

Non, le mot « Tekki » ne veut pas dire « Tech » en Wolof, mais « succès ». Prenez la compétition la plus célèbre dans le monde de l’entrepreneuriat – le Startup Weekend. Mettez en face le Sénégal, un pays à la fois fortement ouvert sur l’international mais aussi fier de ses spécificités – et jaloux de sa langue particulière le Wolof. Résultat : vous obtiendrez le TEKKI48, la version locale du StartupWeekend, organisée par l’incubateur des startups de Dakar, le CTIC. Une compétition à laquelle StartupBRICS eut l’honneur d’être membre du jury final.

Ayant déjà participé à des startups weekends en France, j’ai retrouvé ici à Dakar la même ambiance, notamment les traits si spécifiques au Jour 1 : stress avant (et surtout pendant) les pitchs de présélection, formation des équipes autour de porteurs de projets fonceurs et persuadés de révolutionner le monde avec leurs solutions, première montée d’adrénaline et esprit de compétition…

Un vent entrepreneurial puissant soufflait bien fort ce soir sur les toits du CTIC Dakar.

IMG_20140614_104028060_HDR Nombre de participants ? Une centaine, venus de Dakar et des régions (Thiès notamment). Le weekend a démarré dès le vendredi soir avec le choix des projets : une cinquantaine ! Un nombre si important que l’organisation a limité les porteurs de projets à une minute de pitch. Après les pitchs, place au vote des projets ainsi qu’à la formation des équipes, le tout dans un joyeux brouhaha au milieu duquel les premières décharges d’adrénalines – le weekend entier, l’atmosphère sera électrique – se font déjà ressentir.

Place ensuite aux 10 équipes qui se sont formés autour des projets retenus, avec comme objectif sur 2 jours : définir un modèle économique autour d’un business model canvas, ainsi qu’un plan de trésorerie. Et si possible un premier prototype. Avec l’appui – sur 2 jours – de nombreux coachs. Cela avant la restitution et le pitch final devant un jury qui choisira les meilleurs projets, qui gagneront financement et accompagnement au sein de l’incubateur CTIC, notamment via le programme d’accélération Buntu Tekki (la porte du succès). Ainsi qu’un accompagnement assuré par l’incubateur virtuel Concree.

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Ce fut mon premier Tekki48, et je fus vraiment impressionné par l’enthousiasme général ainsi que par la détermination sans failles de certains porteurs de projets, dont vous retrouverez les pitchs vocaux ici. « Il y a clairement une montée en maturité par rapport aux éditions précédentes. Les projets technologiques ressortent clairement aussi par rapport à d’autres éditions organisés en région où nous avions plus de projets dans l’agriculture ou le tourisme, spécificités locales oblige » explique ainsi Yann LeBeux, Catalyste au CTIC Dakar.

Sur les 10 projets retenus, on retrouve les thématiques fortement liées aux réalités économiques locales – notamment agricoles -, car en Afrique – peut être plus qu’ailleurs – la pertinence d’une idée de startup se mesure à l’aune de l’importance du problème qu’elle résout : place de marché optimisées pour produits halieutiques entre pêcheurs et commerçants (projet Aywadieune) ou encore un simulateur de business plans avicoles. D’autres projets ont émergé rapidement comme #MinuteActu, une startup qui vise à délivrer, en 59 secondes, l’essentiel de l’info aux détenteurs de téléphone 2G analphabètes via SMS. Ou encore SeneCode, une solution pour apprendre le code de la route aux analphabètes en recherche d’emploi.

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Retrouvez ici les pitchs de l’ensemble des projets sélectionnés. Alors qu’un projet comme Accueil Emploi visait à améliorer le marché de l’emploi qualifié sur une plateforme de matchmaking assez basique, d’autres projets comme Cauriolis proposait – prototype à l’appui – de revisiter l’histoire des héros historiques et littéraires africains par l’univers du jeu vidéo. Un projet qui fit directement tilt parmi les participants, alors que le secteur des jeux vidéos est encore inexistant en Afrique de l’Ouest. Cauriolis en présentant sa solution, mis ce soir là le doigt sur un réel besoin : ici tout reste à faire dans ce secteur.

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Parmi les mentors, de nombreux startupeurs sénégalais dont beaucoup de membres de la diaspora Tech sénégalaise revenus au pays. Avec par exemple la présence remarquée de Baobab Entrepreneurship, startup sénégalaise dont les membres travaillent aujourd’hui à dynamiser l’écosystème startup au Sénégal, et qui est également la première startup sénégalaise à avoir levée des fonds sur la plateforme de crowdfunding Ulule. La Diaspora Tech : le prochain levier qui donnera surement le prochain coup d’accélération à l’écosystème digital sénégalais.

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Un coup de chapeau au CTIC qui fut durant ces 2 jours en première ligne pour délivrer – dans des conditions logistiques souvent contraintes – un excellent évènement, stimulant et mobilisateur. Et qui aura atteint son objectif : évangéliser et diffuser l’envie d’entreprendre dans le numérique au Sénégal.

Un dernier point, à ma grande surprise, un des projets – hardware – parmi les plus aboutis ne fut pas retenus parmi les 10 finalistes : Izitab, une tablette à 150 tactile à 150 US$ destinée à améliorer la gestion et la comptabilité des petits commerces et marchands du secteur informel – très important au Sénégal (60% du PIB national) où l’on croise des vendeurs à la sauvette à chaque coin de rues. Sans succès : prototype à la main, la startup ne parvint pourtant pas à convaincre : la proposition de valeur – pourtant claire – ne fut peut être pas assez parlante aux yeux du public. Au Sénégal, le Low Tech a encore de beaux jours…

Cliquez ici pour retrouver les pitchs des 10 porteurs de projet du Tekki48 Dakar

Cliquez ici et ici pour retrouver les meilleures photos du Tekki48 couvert par StartupBRICS


Consultant, Blogueur et Fondateur de StartupBRICS (www.startupbrics.com), Samir Abdelkrim a lancé #TECHAfrique en avril 2014 : une aventure entrepreneuriale à la rencontres des startups africaines et des acteurs qui font battre le pouls de l'Afrique 2.0


'Retour sur le Tekki48, le Startup Weekend « Made in Senegal »' have 2 comments

  1. 8 avril 2015 @ 10 h 38 min Jerome Kitan

    Thank you for giving us this rejoicing opportunity to know that there are young people with knowledge and ambition in Africa and around the world who want to help youth to devote to more positive and creative things. We are happy to know that and we only hope these projects could go ahead with our help and support all over Africa. Thank you very much

    Reply


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